Marathon Amsterdam 2019

3 ans après avoir couru mon premier semi-marathon à Bordeaux, l’idée folle de courir un marathon pour mes 30 ans a fait un bout de chemin et me voilà inscrit pour le TCS Marathon d’Amsterdam qui a lieu le Dimanche 20 Octobre à 9h30. C’est un marathon « facile » car très plat.

Olympic Stadium

Je ne connaissais pas Amsterdam et j’ai hésité à prendre mes quelques jours de congés avant (au risque d’être fatigué pour le jour J) ou après (au risque de ne pas pouvoir profiter de la ville après la course). J’ai choisi de profiter après la course et nous verrons plus tard que cela n’a pas été sans peine.

Je suis depuis le mois de Juin le programme du site Running Addict (3 séances par semaine sur 12 semaines). Il y a eu des passages difficiles, surtout liés à l’accumulation des sorties longues et à la fatigue qui s’accumule. J’ai apprécié que les sorties soient des objectifs de temps et non de distance, ce qui met un peu moins de pression et permet de bien organiser ses sorties course au milieu de semaines parfois chargées. Je n’ai pas changé mon alimentation mais j’ai évité l’alcool et la junk food sur le dernier mois.

Le jour J est arrivé et je suis prêt, mentalement et physiquement. Les objectifs sont clairs pour moi : finir ce marathon et prendre du plaisir à courir. J’ai un temps en tête mais ce n’est que du bonus.

Je suis sur la liste de départ

La course

Le départ du Marathon se fait depuis l’Olympic Stadium d’Amsterdam. C’est un stade en bordure de ville mais facilement accessible en transports en commun. Après un petit déjeuner solide à 7h, je me retrouve dans mon sas à attendre le départ. Il fait frais (10°C) et très humide mais l’ambiance du stade et autour de moi permet de penser à autre chose.

Le départ est donné et nous voyons les premiers partir à une allure impressionnante. Ils finiront de boucler les 42,2 kms en un peu plus de 2 heures !!! Pour ma part, je me concentre et débute ce marathon en repensant à toute cette préparation, en visualisant la ligne d’arrivée et en trouvant mon rythme.

La première moitié se passe très bien. Nous avons parcouru une dizaine de kilomètres en bordure de ville et une dizaine le long de l’Amstel (rivière). Je discute avec des coureurs venus de pays différents et je trouve un petit groupe (1 aveugle, 1 guide d’aveugle et 1 coureur avec une enceinte). Ils ont mon rythme et je les suis pendant 5-6 kms. Le public est au rendez-vous, nous gratifiant d’encouragements, de musique et de cris. J’éprouve un sentiment de fierté en passant sous l’arche des 21,1kms. J’ai 2-3 minutes d’avance par rapport à mon rythme cible et je me sens bien. J’ai bu et mangé (banane ou barre de céréales) à chaque ravitaillement sans trop d’encombre.

Mais la course commence vraiment à ce moment. Il faut être assez frais pour courir à nouveau ces 21,1 kms qui nous séparent de l’arrivée et qui seront beaucoup plus longs.

Les coureurs parlent moins, les premiers abandons ou personnes qui se mettent à marcher apparaissent un peu avant le 30ème km. Je vais toujours bien mais je sens que ça va être long. Je reste concentré, j’essaye de ne pas compter chaque kilomètre car il en reste encore beaucoup.

Derniers kilomètres

Il existe un passage connu pour les marathoniens, c’est le mur autour du 30ème kilomètre. Le principe est simple : le corps n’a plus assez d’énergie dans les aliments que vous avez consommés et se voit obligé de « se consommer lui-même ». En allant chercher dans ses réserves, le corps active aussi un système d’autodéfense qui pousse les muscles à diminuer drastiquement leur effort. Le coureur a donc un sentiment de mur, d’arrêt total de fonctionnement de ses jambes. Ce n’est pas dangereux pour la santé et il y a différents moyens de se préparer. Mais j’ai bien observé ce mur parmi les coureurs qui m’entouraient autour du 30ème kilomètre. Une partie non négligeable des gens ralentit.

Pour ma part, le coup dur est plus loin, à 32 kms. Je ne ressens pas ça comme un mur mais plutôt comme une baisse de régime forcée. Je passe de 5:55 min / km à 6:05 min / km. Cette différence peut paraître ridicule mais je sens vraiment que mon corps ne peut pas avancer plus vite. Je ne ressens pas de douleur particulière mais ça me demande beaucoup d’énergie d’aller plus vite, alors je reste à cette allure jusqu’au 35ème km.

Après un ravitaillement et la prise de conscience qu’il reste « seulement » 7 kms, la machine se remet en route et je retrouve mon rythme. La fin est dure mais le mental prend le relais. Voir beaucoup de concurrents ralentir, marcher ou même s’écrouler sur le côté était assez émouvant comme moment. Je sais à ce moment-là ce qu’ont enduré ces personnes pour se préparer et la douleur psychologique de ne pas pouvoir continuer. Ça me donne encore plus d’énergie pour continuer et finir ce marathon.

Les 3 derniers kilomètres se déroulent bien. Plus j’approche de l’arrivée, plus la foule est présente et la fin semble accessible.

Ligne d’arrivée

J’ose même sprinter sur les 100 derniers mètres, pas pour gagner du temps mais pour célébrer cette victoire personnelle. Le chrono de ma montre affiche 04h09min09sec. Tous mes objectifs sont atteints !!! Je suis très heureux et tous les coureurs autour de moi ont le sourire. Après avoir reçu ma médaille de finisher, je marche pour rejoindre la zone de repos / restauration.

Mon chrono

J’ai trouvé l’organisation logistique (indications, retrait du dossard, parcours) très bien faite. Par contre, les ravitaillements étaient très ciblés (eau, Isostar, barres de céréales, bananes) et la zone de repos à la fin de la course trop petite.

Après

Comment se sont passés les jours suivants au niveau récupération ? J’ai alterné repos, bons repas, massages, spa et vélo (idéal à Amsterdam). Je sens que les muscles et tendons ont souffert mais je récupère lentement. Si vous partez à l’étranger, je vous conseille de prendre quelques jours après la course. Vous trouverez votre rythme pour à la fois profiter et récupérer. Il me faudra 5 à 6 jours pour ne plus ressentir aucune douleur.

C’était mon premier marathon et j’ai déjà envie d’en refaire un, peut-être avec un objectif plus ambitieux. Je sens que c’était une épreuve difficile pour mon corps mais le bonheur à l’arrivée vaut le coup de réitérer l’expérience.

Et vous ?

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